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Mercredi 9 Juillet

🇫🇷Aquarelle royale🇬🇧, occasion manquée : quand l’Élysée oublie le savoir-faire français

Aujourd’hui, j’avais prévu de vous parler — comme d’habitude — d’aquarelle, avec passion, précision, et surtout à votre service. Mais parfois, l’actualité s’invite dans l’atelier, bouscule le planning, et réveille une indignation un peu aquarellée elle aussi. Alors je vais tout vous raconter.

Hier soir, j’allais me coucher quand une alerte Google me fait sursauter : quelqu’un nommé “Manu” — sans accent sur le “u”, ce détail compte 😁— mélangé avec le mot « aquarelle » dans un article de Madame Figaro. D’un coup, je me suis dit : “Tiens, enfin un article qui met en lumière notre univers !”. Mais non, il ne s’agissait pas d’un hommage aux artisans ou à la diversité des aquarellistes français, mais d’un certain président de la République plus détesté que le chasseur ayant tué la Mère de Bambi offrant… une boîte d’aquarelle avec une plaque gravée à son nom au roi Charles III.

Un geste sympathique en apparence. Sauf qu’il dit beaucoup de choses.

Le roi Charles, aquarelliste à ses heures

On ne le sait pas toujours, mais le roi Charles est un vrai amateur d’aquarelle. Il peint depuis des années, avec un style très marqué par la tradition anglaise : subtil, parfois un peu timide sur les contrastes 😉— mais techniquement très maîtrisé. J’ai eu la chance de voir quelques-unes de ses œuvres : c’est du sérieux.

Alors offrir de l’aquarelle à quelqu’un qui connaît ce médium ? Très bonne idée👍.

Mais quelle boîte a-t-on choisie pour lui ? Une boîte en bois gravée, remplie d’aquarelles de chez Sennelier, la plus connue des marques françaises. Et là, j’ai tiqué.

Sennelier, oui… mais pas que !

Alors oui, Sennelier est une institution. Marque centenaire, de qualité, reconnue dans le monde entier, française dans l’âme. Rien à redire. Mais offrir une boîte Sennelier au roi d’Angleterre, c’est un peu comme offrir une bouteille de Champagne…Dom Perignon . Classique, prestigieux, mais attendu. Sans surprise.
Et surtout, cela invisibilise tout un pan du savoir-faire français, pourtant bien vivant — et méritant tout autant d’être mis en avant.
Car quand on y regarde de plus près, que reste-t-il des marques françaises d’aquarelle aujourd’hui ? Hors Sennelier en gamme industrielle, il faut se tourner vers les artisans :
Aquarelle de Provence, en plein essor, avec une vraie démarche écoresponsable.
Nuances d’Aquarelle, menée par Greg, artisan passionné et solidaire.
La Coopérative des Couleurs, et ses ochres qui mériteraient une reconnaissance bien plus large.
Couleur Originelle, Octarine Aquarelles, Jardin d’ aquarelle et d’autres petits créateurs tout aussi talentueux.
Quant à Schaal, il a fermé son département aquarelle (temporairement, espérons-le), et Charvin reste à échelle plus confidentielle. Lefranc Bourgeois, autrefois grande référence… est désormais produit en Asie.
Ce n’est pas un problème Européen; en Italie, en Belgique ou aux Pays-Bas, les marques industrielles et artisanales sont mises en avant par leur pays en totales égalités

Le problème est plus large

Ce petit événement diplomatique soulève donc une question plus grande : où est passé le soutien au savoir-faire français ? En France, on se repose souvent sur une seule marque, sans creuser plus loin.
Le président – ou ses assistants-aurait pu faire un autre choix. Offrir une boîte d’un artisan, raconter une histoire avec le cadeau, évoquer l’écologie avec des godets biodégradables ou en vrac, la Provence avec ses terres, la passion d’un homme ou d’une femme derrière chaque godet. Cela aurait été une façon de dire que l’art français ne se résume pas à un simple logo doré.
Mais bon, peut-être que les conseillers n’ont pas cherché plus loin que l’autre côté de la Seine. Peut-être qu’ils n’ont pas pensé à consulter de vrais aquarellistes, ou simplement taper à ma porte…

Mais ça, c’est une autre histoire.

Manù (avec un accent sur le « ù »)

Mercredi 2 Juillet

🎨 Artistes, comment obtenir des aides de l’État français ? Un guide concret, lucide et utile

Artiste en France : à quelles aides as-tu droit selon ton parcours ?

Être artiste en France, c’est à la fois une vocation, un chemin de croix et une bataille quotidienne. Et dans ce champ de bataille, l’État propose certes quelques armes, quelques boucliers, mais encore faut-il les connaître. Et surtout savoir à qui elles s’adressent. Car non, toutes les aides ne sont pas pour tout le monde. Il y a des distinctions claires – ou floues parfois volontairement – entre l’artiste qui débute à peine, celui ou celle qui a déjà quelques années de création dans les doigts et dans le ventre, et l’artiste reconnu, souvent exposé, primé, déjà “installé”.

Voyons ça ensemble, clairement, directement, sans langue de bois.

➡️ Comprendre la réalité : tous les artistes ne se valent pas pour l’administration

Dans le flot des dispositifs culturels français, une évidence s’impose : les aides existent, mais elles ne sont ni universelles ni automatiques. L’erreur serait de croire qu’un seul et même traitement est appliqué à tous les artistes.

🎨 1. L’artiste qui débute : tout à construire, peu de reconnaissance… mais quelques leviers

Tu sors d’une école d’art, tu peins dans ton coin, tu fais tes premières expos dans des cafés ou des petites galeries indépendantes, tu crées ton premier livre ou portfolio auto-édité ? Tu es ce qu’on appelle un jeune artiste émergent. Et là, les aides sont rares mais réelles.

Aides spécifiques pour débuter :

L’aide à la première exposition (via la DRAC)

Certaines DRAC (Directions Régionales des Affaires Culturelles) proposent un soutien logistique ou financier pour ta première exposition professionnelle. Attention : il faut souvent une structure accueillante reconnue, et un projet déjà solide.

La bourse “Talents émergents”

Proposée par certaines régions ou départements, cette bourse (souvent annuelle) vise à aider les jeunes créateurs à structurer leur activité, à produire une première œuvre ou série aboutie.

L’aide au livre d’artiste autoédité (via le CNL)

Tu réalises un livre en aquarelle, en gravure ou en techniques traditionnelles ? Le Centre National du Livre peut intervenir, à condition que ton projet ait une réelle ambition artistique, et que tu puisses montrer un début de distribution (librairies, salons, etc.).

Les dispositifs d’accompagnement (résidences, incubateurs culturels)

Certaines villes proposent des résidences pour jeunes artistes, qui offrent un logement, un atelier, parfois une bourse, en échange d’une action culturelle (atelier, rencontre, etc.). C’est un tremplin, pas un but.

🎭 2. L’artiste avec un peu de bouteille : déjà exposé, déjà structuré… mais encore fragile

Tu as déjà vendu, déjà exposé, peut-être même déjà auto-édité un premier ouvrage ou participé à une résidence ? Tu es ce qu’on appelle un artiste professionnel en activité. C’est ici que l’État, via différentes structures, peut commencer à être vraiment utile.

🏛️ Les aides institutionnelles disponibles :

DRAC – Aide à la création ou à la production artistique

Là, ça devient plus costaud : si tu montes un projet artistique sérieux (exposition d’envergure, édition, performance, etc.), la DRAC peut financer jusqu’à plusieurs milliers d’euros pour t’aider à produire. Dossier solide, CV clair, lettre d’intention bien rédigée : ici on parle le langage administratif. Mais ça vaut le coup.

Aide à l’édition (CNL)

Tu veux faire éditer ton livre d’artiste ou ton carnet d’aquarelle autoédité ? Si tu as un éditeur ou un diffuseur reconnu, le Centre National du Livre peut octroyer une aide à la publication ou à la diffusion.

L’ADAGP (Société des droits d’auteurs dans les arts visuels)

Si tu es inscrit à l’ADAGP, tu peux bénéficier :

• de bourses ponctuelles pour un projet,

• de fonds d’aide d’urgence (notamment depuis la crise COVID),

• d’un accès à des appels à projets en collaboration avec des galeries ou festivals.

La Maison des Artistes / URSSAF Limousin

Cela ne t’apporte pas directement d’aide financière, mais une fois affilié, tu peux bénéficier de :

• la protection sociale des artistes-auteurs,

• un accès facilité à certains appels à projets publics,

• un statut reconnu, indispensable pour de nombreuses subventions DRAC ou municipales.

🏆 3. L’artiste reconnu : soutien à la visibilité, à l’internationalisation, à l’héritage

Tu vis de ton art, tu exposes régulièrement, on t’achète, tu as peut-être même déjà été exposé à l’étranger ? Tu fais partie de ceux qui représentent la création française. Là aussi, des aides existent, et elles visent surtout à renforcer ta carrière, pas à la faire démarrer.

🌍 Les grands dispositifs d’accompagnement :

Aide à la mobilité internationale (via la DRAC ou l’Institut français)

Tu pars exposer à l’étranger ? Tu as été invité dans une biennale, un festival ou une résidence à Berlin, Tokyo ou Montréal ? Des aides à la mobilité peuvent couvrir les frais de transport, de séjour, d’assurance…

Bourse de soutien à la création (DRAC et CNC pour les auteurs)

Ce sont les fameuses “bourses à la création artistique”, souvent attribuées sur dossier, pour soutenir un projet important, souvent lié à une recherche artistique personnelle.

L’aide de l’ADAGP pour les artistes confirmés

Si tu es membre depuis longtemps, l’ADAGP peut aussi :

• cofinancer des expositions,

• soutenir un projet de publication (monographie, ouvrage critique),

• ou participer à la réalisation d’un documentaire ou d’un film sur ton œuvre.

La Fondation des Artistes

Pour les artistes reconnus, cette fondation (née de la fusion de la Fondation Taylor, la Fondation Dufrénoy et d’autres) propose :

• des résidences haut de gamme (à la Villa Vassilieff par exemple),

• des bourses longues durées pour des projets ambitieux,

• et un accompagnement pour les successions et legs (eh oui, penser à l’après aussi).

Résumé & liens

➡️ Donc vous l’avez compris on distingue :

• 🐣 Les artistes émergents : jeunes diplômés, autodidactes motivés ou premiers exposants.

• 🛠️ Les artistes en développement : ils ont déjà exposé, publié, participé à des résidences ou touché une première reconnaissance.

• 🏆 Les artistes établis : connus, reconnus, ayant reçu prix, commandes, bourses, résidences, publications, médiatisation, etc.

👉 Cette distinction n’est pas juste symbolique. Elle structure la manière dont vous serez considéré par l’État, la DRAC, les collectivités ou les sociétés d’auteurs.

➡️💸 Les aides publiques : qui propose quoi ? Repèrez-vous

🎭 La DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles)

Bras armé du ministère de la Culture dans chaque région, la DRAC propose plusieurs dispositifs, dont :

Aide Individuelle à la Création (AIC) : pour financer un projet de création.

👉 Consultez l’AIC ici

Allocation d’installation d’atelier et d’achat de matériel (AIA) : pour équiper votre lieu de création.

👉 Voir les conditions de l’AIA

📌 À noter : ces aides sont souvent soumises à un appel à projets, limité dans le temps. Soyez vigilant au calendrier.

📚 Le Centre National du Livre (CNL)

Si vous êtes auteur, illustrateur, aquarelliste publiant un livre, même en autoédition, vous pouvez bénéficier de subventions :
• Aides à la création
• Aides à la publication
• Aides à la traduction
• Résidences d’auteurs

👉 Explorez les dispositifs du CNL

🖼️ L’ADAGP (Société des Auteurs dans les Arts Graphiques et Plastiques)

Si vous touchez ou espérez toucher des droits d’auteur, inscrivez-vous à l’ADAGP. En plus de la gestion de vos droits, elle propose :
• Bourses
• Résidences
• Programmes d’aide à la création
(NDLA : Pour l’instant et après plusieurs essais persos et amicaux, couplé avec l’opacité de leur choix, faut pas trop y compter…)

👉 Inscription et infos ADAGP

🧾 Autres structures utiles pour les droits et projets artistiques :

La Maison des Artistes : organisme de sécurité sociale, mais aussi d’info administrative ( NDLA: sauf quand ils se trompent…).

👉 Maison des Artistes – aide à la création

Sociétés civiles d’auteur : comme la SCAM, la SAIF, la SACD… selon votre médium.

La plateforme Aides-Territoires : très utile pour trouver les aides selon votre profil et votre localisation.

👉 Aides-Territoires

➡️ Pourquoi ce n’est pas simple : un artiste n’est pas un fonctionnaire

Oui, vous pouvez passer 70 heures sur un aquarium en aquarelle, ou 3 mois sur un projet personnel, mais cela ne veut pas dire que vous savez ou voulez monter un dossier DRAC. C’est une autre discipline. Et l’État exige des artistes d’être à la fois créateurs et gestionnaires.

C’est un frein énorme, et l’administration n’en tient pas suffisamment compte. Alors que faire ? Se former ou se faire accompagner.

Qui peut vous aider à monter vos dossiers ?

• 🎓 Le réseau des Pôles Arts Visuels régionaux (comme Plan d’Est, art contemporain en Grand Est ; ou Documents d’Artistes en PACA).

• 🧭 Les réseaux d’accompagnement comme :

AFDAS (formation pour artistes-auteurs)

ALCA Nouvelle-Aquitaine (auteurs, traducteurs)

La FRAAP – Fédération des réseaux et associations d’artistes plasticiens

• 👥 Les collectifs et associations locales d’artistes, souvent bien placés pour relire vos dossiers, vous former ou vous alerter sur les appels à projets à venir.

➡️ Le mot de la fin : l’administration ne reconnaît que ce qu’elle peut évaluer

Et pour cela, il faut traduire l’art en langage administratif : budget, dossier PDF, calendrier, CV artistique, visuels en HD, lettre de motivation, intention artistique, etc.

Oui, c’est absurde. Mais c’est la condition d’entrée dans le circuit de reconnaissance. Et si l’on veut un jour un véritable RSART (Revenu de Solidarité Artistique), il faudra que l’administration puisse reconnaître la légitimité de votre parcours et de votre pratique.

📌 Récapitulatif des liens utiles

DRAC – AIC et AIA

Centre National du Livre (CNL)

ADAGP

Maison des Artistes

Aides-Territoires

FRAAP

ALCA Nouvelle-Aquitaine

Manù

Mercredi 25 Juin

🎭 Artiste traditionnel vs artiste numérique : même combat ou faux semblants ?

Aquarelle, numérique, réalisé en 2007

Je vais le dire tout de suite : oui, je fais une différence. Et pas une petite. Une grosse différence entre l’artiste traditionnel – celui qui crée avec ses mains, ses pinceaux, son eau, ses pigments, son papier – et l’artiste numérique, celui qui travaille sur Photoshop, Procreate, une tablette Wacom ou un iPad.
Et je sais de quoi je parle : j’ai traversé les deux mondes. Je suis parti du traditionnel, j’ai exploré le numérique, j’y suis resté un moment, et c’est justement parce que je l’ai vécu que je suis revenu définitivement au monde traditionnel.
Pourquoi ? Parce que le numérique va trop vite, trop facilement.
Tu fais deux traits, trois effets, et waouh, l’image claque. Le public adore.
Tu ajoutes un filtre, un flou, deux reflets, et ça y est, ça vend. En prints, en NFT, en éditions limitées. Le tiroir-caisse sonne.

Je ne dis pas que c’est mal. Je dis que c’est autre chose.

💸 Le business du print : réalité numérique

Certains artistes numériques gagnent entre 300 et 2 000 € par mois*, juste avec des impressions. D’autres beaucoup plus. J’ai lu un article, il y a quelques années, sur un artiste qui faisait au moins 20 000 € par mois, uniquement avec des tirages signés et numérotés.
Et pourquoi pas ? C’est une autre économie. Un autre rapport au public.
Mais ce n’est pas la même exigence.
Quand tu travailles en numérique, tu as toujours le CTRL+Z. Tu peux revenir en arrière, effacer, recommencer, faire dix versions, changer la lumière, la saturation, la couleur, jusqu’à obtenir ce qui vend le plus.
Pendant ce temps-là, l’artiste traditionnel, lui, galère avec son aquarelle. Il a fait une erreur ? Il recommence tout. Et pas parce qu’il veut faire joli, mais parce qu’il cherche quelque chose de juste, de sincère, d’authentique.
Je ne parle même pas des nuits blanches, des larmes qui se mélangent à l’eau, de l’encre qui coule comme une veine ouverte.

🤖 Le mirage de l’IA : auteur ou imposteur ?

Aujourd’hui, certains artistes se contentent de générer des images avec l’IA, de les retoucher vaguement, et de signer ça comme si c’était leur propre création. Je l’ai vu des dizaines de fois.
Est-ce qu’on parle encore d’art ? Ou est-ce qu’on parle de décoration algorithmique ?

🎨 Le prix du vrai

Un tirage numérique signé, même joli, même limité, ne sera jamais une œuvre originale.
Il aura beau être encadré, verni, vendu 500 ou 2 000 €, ce n’est pas un original.
Et puis, qu’est-ce qu’il vaudra dans 50 ou 100 ans ?
Est-ce qu’il existera encore ? Est-ce que l’encre n’aura pas disparu ? Est-ce qu’il ne se sera pas effacé avec le temps, comme un faux souvenir ?
Moi, j’ai eu une œuvre signée par un grand nom. Un tirage magnifique. Quelques années plus tard : la signature avait disparu.

🛠️ Chaque œuvre a son prix. Point.

Si tu achètes une aquarelle originale pour 10 €, tu n’achètes pas une œuvre. Tu fais une bonne affaire sur le dos d’un artiste qui s’est trompé de prix.
Je vois trop d’artistes vendre leurs originaux pour 5, 10, 20 €… parce qu’ils pensent que ça ne vaut pas plus.
Mais si la même aquarelle était scannée, imprimée, signée, elle se vendrait à 30 € sans problème. L’original ? Il vaut entre 100 et 1 000 €, selon le format, le travail, la sensibilité.

Chaque œuvre a un prix.

Chaque prix correspond à une œuvre.

🏷️ Un label pour trier le vrai du faux

Comme je le disais dans mon précédent article, il faudrait peut-être un label officiel, pour distinguer :

• les artistes traditionnels,

• les artistes numériques sérieux,

• et les usurpateurs de l’IA.

Un label pour dire : ce travail vient d’un artisan, d’un créateur, d’un œil humain.

Un peu comme la différence entre un boulanger de quartier et une baguette sous vide chez Intermarché.

Non, ce n’est pas le même combat

Alors oui, artistes numériques, vous avez le droit d’exister, vous êtes des artistes.
Mais vous avez des outils plus simples, plus souples, plus immédiats. Et vos œuvres, aussi belles soient-elles, n’ont pas la même présence physique, la même profondeur de matière, que celles créées à la main.
Ce n’est pas un jugement. C’est un constat.
Et jusqu’à preuve du contraire, une œuvre d’encre, d’aquarelle, d’huile ou de pastel, créée dans le silence, l’effort, la sueur et parfois les larmes, aura toujours une vérité que le numérique, lui, simule mais ne vit pas.

🎤 Bref.

Artiste numérique ou artiste traditionnel, ce n’est pas une guerre.
Mais c’est une frontière.
Et il serait temps que le public sache exactement ce qu’il achète, ce qu’il soutient, ce qu’il transmet.
Parce qu’une image, ce n’est pas qu’un effet.
C’est une trace. Une histoire. Une présence.

Manù

*note

De nombreux artistes numériques rapportent des revenus mensuels compris entre 1 000 et 5 000 €, principalement grâce à la vente de tirages, de produits dérivés et de commissions. Par exemple, un artiste a mentionné sur Reddit avoir réalisé environ 5 000 $ en un mois, principalement grâce à la vente de tirages sur toile embellis à la main, vendus à 350 $ chacun, avec un coût de production d’environ 50 $.  

Sakimichan, une artiste numérique renommée, gagne environ 60 000 $ par mois via Patreon. Elle propose à ses abonnés des packs contenant des peintures numériques originales, des tutoriels vidéo, des pinceaux Adobe, etc.  

• Un autre artiste a rapporté avoir généré 30 000 $ de revenus grâce à la vente d’un seul tirage numérique, ce qui montre le potentiel de revenus élevés pour certains artistes numériques.  

Mercredi 18 Juin

🎨 RSArt : Un revenu de solidarité pour les artistes plasticiens

La dernière fois, je vous ai parlé de l’idée d’un RSA pour les artistes, ou plutôt d’un revenu de solidarité artistique. Aujourd’hui, je vais plus loin : appelons-le RSArt.
Un revenu destiné uniquement aux artistes plasticiens, ceux qui ont fait des écoles d’art, des académies, privées ou publiques, et qui ne peuvent pas vivre sans créer avec leur esprit, leur cœur, leur âme et leurs mains. Gardez bien ces quatre mots : c’est notre essence.

🔙 Retour d’expérience : les chiffres qui font mal

Quand je suis entré à l’académie Kieffer à Marseille, sur une centaine d’élèves, à peine 1 sur 10 se dirigeait sérieusement vers la création artistique. Aux Beaux-Arts, même topo : après le tri classique, seuls une quinzaine de ma promo ont continué dans ce métier.
Plus tard, en tant que président des Dauphins de la BD, j’ai vu de mes yeux l’effondrement : dans les années 90, 5 artistes sur 10 continuaient leur carrière. Aujourd’hui ? 1 sur 50.
Et pourtant, sur Instagram, TikTok, YouTube, les profils “artistes” explosent. Mais derrière les filtres et les abonnés, combien tiendront sur 10 ou 20 ans ? Est-ce qu’une influenceuse qui peint des fleurs devant 150 000 followers marquera l’histoire de la peinture ? Ou est-ce l’artiste discret avec ses 700 abonnés qui, lui, fait des œuvres sublimes, sincères, incarnées ?
👨‍🎨 Un artiste, un vrai, galère souvent pendant des années. Il mange des pâtes, boit du thé jusqu’à s’en bousiller l’estomac, dort dans un coin de salon — mais il crée. Il tient. Et il donne.
Mais aujourd’hui, on lui demande d’être rentable immédiatement, alors qu’en face, certains gagnent des milliers d’euros en créant des avatars avec l’IA en quelques clics.
📉 Et pendant ce temps, les aides culturelles ? Réservées à ceux qui sont déjà connus. Les ateliers ? Inaccessibles sans piston. Les mécènes ? Absents.
Et les vrais passionnés ? Trop rares, trop pauvres pour faire vivre un artiste aujourd’hui.

Je le dis haut et fort :
👉 Il faut un RSA artiste.
Pas un privilège. Une nécessité.

🏛 RSArt : une structure pour protéger et faire éclore

Il est temps de créer une structure claire et officielle. Un RSArt géré pourquoi pas via la Maison des artistes ou l’URSSAF-Auteur, qui permettrait à des artistes d’avoir un soutien pendant 5 à 10 ans.
Et non, on ne parle pas de mécénat d’État à fonds perdus. On parle d’un investissement culturel.
À terme, ces artistes nourriront le patrimoine français. C’est eux qui créeront les œuvres qui émerveilleront les millions de touristes. Ce sont eux qui porteront l’identité culturelle du pays.
Alors, soyons sérieux : ce n’est pas quelques millions pour quelques milliers d’artistes qui vont plomber une économie déjà au fond du gouffre. Ce serait au contraire un acte intelligent, durable, valorisant.

🏷️ Et pourquoi pas… un label ?

Pourquoi ne pas créer un label national, à l’image de l’artisanat d’art, pour reconnaître et soutenir les créateurs traditionnels dans leur exigence ?
Un label qui certifie que derrière ces mains tachées d’encre, de terre ou d’aquarelle, il y a un savoir-faire authentique, pas un flux numérique généré par IA.

🤡 L’image de l’artiste à abattre

Mais pour cela, il faut que ça change dans les têtes. Et surtout dans celles des politiques, des médias et d’une partie du public.
Arrêtez de voir l’artiste au RSA comme un profiteur, un feignant, un “parasite” du système. Il n’a rien volé. Il a juste essayé d’exister dans un monde où la rentabilité a remplacé la beauté.
Et vous savez quoi ? Tant que cette vision n’évoluera pas, tant que ceux qui nous gouvernent continueront de confondre création et production, âme et algorithme, alors oui, on aura besoin de plus d’articles, de plus de mots, de plus de colère pour réveiller les consciences.

🖋 Bref, le RSArt, ce n’est pas une idée fumeuse. C’est une nécessité politique, culturelle, sociale.
Parce qu’on ne nourrit pas un pays uniquement avec des chiffres. On le nourrit aussi avec de la création vivante, celle qui fait vibrer, réfléchir, rêver.

Alors, à quand un RSArt pour que l’art ne crève pas ?
Parce que si la France est ce qu’elle est, c’est parce qu’on a laissé des artistes bâtir, peindre, inventer. Pas parce qu’ils ont rempli des cases Excel.
Le tsunami arrive : IA, rentabilité, oubli.
Et vous ? Vous voulez encore des artistes vivants demain ? Alors il faut les aider aujourd’hui.

Manù

Mercredi 11 Juin 2025

💸Un RSA pour les artistes plasticiens : une urgence culturelle

Je vais vous dire quelque chose clairement — peut-être pas fièrement, mais sincèrement : sans le RMI créé par Michel Rocard, puis le RSA, vous n’auriez jamais eu mes cours d’aquarelle sur YouTube.
Vous ne seriez pas non plus en train de lire ces lignes, sur ce site qui vous permet aujourd’hui d’économiser de l’argent et de trouver des infos claires pour pratiquer votre art préféré : l’aquarelle.
Je ne suis pas comme ces mecs au gouvernement ou à l’Assemblée, qui osent dire que celui qui est au RSA est un glandeur, un profiteur, un feignant… ou pire, un fraudeur. Moi, je dis stop.
Car même avec très peu, j’ai donné. J’ai créé. J’ai enseigné. Et, modestement, j’ai partagé avec des milliers d’artistes. Alors, franchement, je pense avoir redonné au peuple — et je ne suis pas le seul.

💶Et si on créait un RSA artiste ?

Je l’ai déjà esquissé dans mon précédent article : il est temps de mettre en place un RSA artiste.
Un revenu de solidarité réservé aux artistes plasticiens — peintres, graveurs, sculpteurs… pour qu’ils puissent vivre et surtout créer.
Car ne l’oublions pas : si la France est la première destination touristique au monde, ce n’est pas grâce à ses applis mobiles ou ses influenceurs TikTok.
C’est parce que, depuis des siècles, des artistes ont bâti des cathédrales, dessiné des jardins, peint des chefs-d’œuvre, sculpté le silence.
Ils ont pu créer grâce à des mécènes : nobles, religieux, bourgeois éclairés. Aujourd’hui, ces mécènes ont disparu — ou se contentent d’acheter de l’art décoratif, hautement commercial, qu’on ne verra jamais dans un musée dans 50 ans.

💰Et maintenant ? Il ne reste presque rien

Plus de mécènes, plus de soutien clérical. Quant aux bourgeois d’aujourd’hui, ils se rêvent investisseurs.
Il ne reste que les vrais passionnés, ceux qui achètent une œuvre au coup de cœur. Mais ils sont rares. Et surtout, pas assez nombreux pour faire vivre un artiste.
Je l’ai dit dans ma vidéo sur l’IA et l’aquarelle : plus d’un milliard d’images sont générées chaque jour.
Comment un tableau, une estampe ou une sculpture peut-il émerger de ce flot ? Sauf à choquer — et encore.
Les réseaux sociaux feront tout pour l’effacer dans l’algorithme.
Alors, la vraie question est là :

Est-ce que la France veut se débarrasser de ses artistes plasticiens ?

Ou est-ce qu’elle veut, au contraire, les accueillir, les protéger, les laisser résister à la vague mondiale qui déferle ?
Parce que c’est bien un tsunami. Celui de l’intelligence artificielle, de l’ultra-rentabilité, de la fin du temps long, du silence, de la main, du geste, de l’âme.

Être artiste, c’est un engagement total

Je ne parle pas de ceux qui font une école de commerce, puis deviennent influenceurs en vendant des aquarelles sur Instagram.
Je parle des vrais artistes, ceux qui ont mis des années à se former, à ramer, à bosser comme des fous pour exister… et qui aujourd’hui crèvent dans l’indifférence générale.
On leur demande d’être rentables immédiatement. D’avoir un atelier (alors qu’il n’y a aucune aide pour en obtenir un quand on débute), de payer un loyer, l’électricité, le gaz, la nourriture, tout ça avec trois ventes sur Etsy.
Savez-vous qu’aucune aide du ministère de la Culture n’est accessible à un artiste tant qu’il n’est pas reconnu ?
Pas de local, pas de studio, pas d’espace. Il faut attendre le miracle. Ou une bonne fée. Et parfois, elle n’existe pas.
Alors je le redis clairement :

👉 Il faut un RSA artiste.

Un vrai.
Pas une aumône, mais un acte de reconnaissance. Un outil pour préserver ceux qui créent. Un soutien à la création vivante, fragile, humaine.
Car aujourd’hui, un artiste qui ne triche pas avec les algorithmes, qui ne paie pas de faux likes, qui ne joue pas à l’influenceur de pacotille…
Cet artiste-là est voué à l’invisibilité.
Il est temps de réfléchir sérieusement.
À ce que vaut un artiste.
À ce que vaut l’art.
À ce que vaut l’âme d’un pays.
Je vous laisse avec ça. Et si vous le voulez, j’en reparlerai dans un prochain article.

Manù


Mercredi 4 juin 2025

Le monde change… et nous ?😣

Depuis quelque temps, je « scrolle ». Je regarde, j’observe, je me perds dans ce flot constant d’images, de vidéos, d’algorithmes. Et ce que j’y vois me fait peur. Pas une peur abstraite ou technophobe, non. Une peur viscérale. Celle de l’artiste qui sent que le sol se dérobe sous ses pieds.

Hier soir encore, je suis tombé sur un type qui gagne 14 000 € par mois. Comment ? En générant des vidéos avec l’intelligence artificielle, diffusées sur TikTok, qui lui rapportent en une journée plus de 1300 €. Ailleurs, un autre « expert » montrait comment créer des avatars hyperréalistes grâce à l’IA pour vendre des produits en masse, sans jamais parler de création, d’émotion, de sincérité. Juste vendre.

Et puis il y avait ce gars qui exploitait l’amour des gens pour les chats. Avec de l’IA, il a fabriqué un univers entier rempli de félins, visuellement parfait. Le chiffre qu’il gagne ? Tellement indécent que je préfère l’oublier.

Enfin, cerise sur le gâteau : j’ai vu une formation pour créer un faux compte Instagram avec une « belle fille » générée par IA, à laquelle les gens devaient payer pour accéder. Voilà où on en est.

Vous allez peut-être me dire : Et alors ? Nous, on fait de l’aquarelle.

Sauf que si vous avez vu ma vidéo sur L’IA et l’aquarelle (sinon, je vous la remets ci-dessous), vous savez que le monde de la création visuelle, même traditionnelle, est en danger.

Pour l’instant, l’IA ne sait pas vraiment faire de « l’aquarelle vivante ». Mais cela viendra. Et très vite, vous verrez apparaître des jeunes femmes sublimes, aux voix douces, générées de toutes pièces, qui vous proposeront des tutos « faits maison » — en pompant dans des dizaines de vidéos d’artistes réels, moi y compris. Et elles auront l’air plus compétentes, plus accessibles, plus parfaites.

Et nous ? Que restera-t-il de nous ?
Nous, les artistes nés quasiment avec un crayon dans les doigts.
Nous, qui avons galéré pour entrer dans une école d’art.
Nous, qui avons mangé des pâtes pendant des années pour pouvoir créer à s’en détruire la santé.
Nous, qui avons tenu bon malgré le mépris, les factures, la précarité, l’administration.
Nous, que l’État « subventionne » à peine mais contrôle sans relâche.

Je le dis ici clairement : il faudrait un RSA artiste. Un vrai. Une reconnaissance du statut d’artiste comme un acte de résistance et de contribution culturelle, pas comme un passe-temps.

Parce que pendant que nous suons à créer du vrai, du sensible, du fragile, d’autres génèrent des fortunes en quelques clics. Et croyez-moi, ça fait mal. Ça interroge. Ça ronge.
Encore une fois, je crois que ce qui nous sauvera, c’est notre différence. Mais pour combien de temps encore ?
Je ferai tout pour vous donner les outils pour rester debout, pour créer encore, pour exister malgré tout dans ce monde qui semble vouloir étouffer l’art, la créativité, la beauté… au profit du dollar, de l’euro ou du yen.

Manù


Mercredi 28 mai 2025

🎉 Le site est enfin en ligne… et c’est grâce à vous ! 💖

Salut mes loulous d’amour !

C’est officiel : le site est en ligne ! Après tant d’années d’essais, de galères techniques, de pages blanches et de nuits à se demander si ça allait un jour marcher… le voilà enfin, vivant et bien debout sur ses petites jambes numériques 😄

Il faut dire qu’il y en a eu, des hauts et des bas. Des bugs, des déceptions, mais aussi des belles surprises. Et dans toute cette aventure, DJess a été là pendant plusieurs années, avec sa patience et sa gentillesse, pour m’aider du mieux qu’elle pouvait dans la jungle technique de la création d’un site. Mille mercis DJess, pour ton soutien et ta fidélité 💛

Et puis un jour, le destin m’a fait croiser une petite fée nommée Léa🧚‍♀️. Avec elle, tout s’est débloqué. En un éclair de baguette magique, le site a pris forme, les pages se sont alignées, les bugs se sont envolés, et hop — tout fonctionne !

Aujourd’hui, vous découvrez donc la version alpha du site : la première mouture, avec encore quelques petits défauts, peut-être un coin de page de travers ou deux… mais tout le cœur que j’y ai mis est déjà là. Mon univers, mes cours, mes créations, et surtout cette envie profonde de partager avec vous.

Je vais continuer à l’enrichir au fil du temps. Certains d’entre vous m’ont déjà envoyé des messages avec des remarques, des questions, et je vous répondrai ici, tranquillement, dans cette rubrique blog où l’on pourra papoter entre passionnés 🎨

Et surtout : faites tourner l’info ! Si le site vous plaît, n’hésitez pas à le partager autour de vous. C’est maintenant que j’ai besoin de vous, de votre soutien, de votre bouche-à-oreille et de vos clics de cœur ❤️

Merci d’être là. Merci d’avoir attendu. Merci de me suivre.

On va le faire grandir, ce petit bébé de site, ensemble 🌱

À très vite mes Loulous,

Manù


Bienvenue à Tous sur Manù-Aquarelle.com !

Salut mes amis aquarellistes et un énorme bonjour à tous mes chers loulous ! 🌈🎨

Je suis tellement excité de vous accueillir ici, sur ma petite planète dédiée à l’art magique de l’aquarelle. Imaginez des éclats de couleurs, des éclaboussures de créativité, et des vagues d’inspiration à chaque coin de cette page. C’est une fête de l’art, et VOUS êtes tous invités !

Mes loulous, vous êtes les étoiles de cette galaxie d’aquarelle. Chaque cours avec vous est un festival de sourires, de découvertes et de chef-d’œuvres en devenir. Voir vos progrès, vos rires et vos créations illumine mes journées comme mille soleils. 🌟

À tous les nouveaux visiteurs, bienvenue dans notre communauté pleine de joie et de passion. Ici, on partage, on apprend, et surtout, on s’amuse ! Que vous soyez débutant ou expert, vous trouverez des conseils, des astuces, et une tonne d’inspiration pour vos prochaines œuvres. Ensemble, nous allons plonger nos pinceaux dans des océans de couleurs et peindre des arcs-en-ciel de bonheur. 🌊🌈

Chaque page de ce blog est une explosion de bonheur, prête à vous entraîner dans une danse de pigments et de lumière. J’ai hâte de vous montrer toutes les astuces et techniques qui rendent l’aquarelle si spéciale. Préparez-vous à des articles dynamiques, des tutoriels captivants, et des partages de vos magnifiques œuvres.

Alors, sortez vos pinceaux, préparez vos palettes, et rejoignez-moi dans cette aventure fantastique ! Ensemble, nous allons transformer chaque goutte d’eau en une œuvre d’art, et chaque sourire en une étincelle de créativité.

Bienvenue à tous, et merci d’apporter vos éclats de joie dans cette belle communauté d’aquarelle. À vos pinceaux, prêts, peignez ! 🎨💖

Avec tout mon amour et mon enthousiasme débordant,

Manù 🌟